Edifié sur un site très ancien et implanté au pied d'une corniche calcaire, Lacoste possède une situation exceptionnelle.
Exposé au soleil, protégé du mistral et à proximité d’une importante source aux eaux pérennes.
Le village doit en partie sa réputation à la qualité exceptionnelle de la pierre calcaire tendre et claire extraite de ses carrières et qui généra avec l’agriculture une activité économique propice au développement de la communauté.
Ayant subi comme l’ensemble de la région les calamités du XIVème siècle « pestes, guerres et brigandages », Lacoste fut repeuplé dès la fin du XVème siècle par des vaudois venus des hautes vallées alpines. Ces vaudois ralliés à la réforme en 1532 furent le prétexte de la mise à sac du village lors de l’expédition décidée par le Parlement d’Aix en 1545. Très vite Lacoste va reprendre son activité et sa croissance économique avec une population à majorité protestante, dont le nombre va croître, jusqu’à la première guerre mondiale, pour atteindre 600 habitants.
A noter que Lacoste, contrairement aux localités voisines se trouvait en Provence et de ce fait rattaché à la Couronne de France dès 1481, alors que le Comtat Venaissin ne le sera qu’après la Révolution de 1789.
Découvrir le centre historique du village de Lacoste dans le Luberon
Qu’on le regarde depuis la plaine ou qu’on se promène à l’intérieur de ses remparts,
Lacoste possède un charme inimitable, celui de l’authenticité.
Le village se visite à pied.
Stationnement gratuit et ombragé au parking paysager (en savoir plus)
Nous vous proposons ici un parcours guidé dans le centre historique du village de Lacoste (téléchargeable et imprimable en bas de page).
- L'Eglise Saint Trophime
Partez de l’Eglise Saint Trophime (XIIème-XIIIème siècle) située à l’extérieur de l’enceinte médiévale et moderne du village. Sépulture des anciens seigneurs de Lacoste, issus de la puissante famille de Simiane, c’est un édifice complexe remanié à plusieurs reprises.
Les parties d’époque romane sont encore visibles au niveau du chevet, le long du mur nord construit en petits moellons assisés et à l’intérieur (voûte légèrement brisée et décors sculptés).
L’entrée actuelle, dans la façade sud, résulte d’une reconstruction au XVIIème siècle qui a remplacé le portail roman. Entrez et admirez…
Patrimoine en marche vous propose la visite virtuelle de cet édifice. En savoir plus.
Découvrez l'intérieur de l'église placée sous la protection d'un des plus anciens Saints de Provence, l'évêque d'Arles, Saint Trophime et deux des oeuvres préservées et restaurées, la Vierge à l'enfant et le Saint Louis de Gonzague.
- Le Portail de la Garde
En sortant de la place de l’Eglise, prenez la rue caladée qui monte vers le Château en passant par le Portail de la Garde (XIV-XVème siècle) reconstruit en même temps que l’enceinte villageoise vraisemblablement dans la deuxième moitié du XVIème siècle.
Après avoir franchi cette entrée défendue par une tour carrée et surmontée d’une bretèche décorative, les premières façades illustrent la superposition des époques et des styles architecturaux.
A votre droite, un portail médiéval entamé a subi des réaménagements plus tardifs et contient les premiers dispositifs villageois partiellement engravés dans la roche.
- L'école des arts Savannah College of Art and Design
Soulignons, depuis les années 1970, la présence d’une école des arts créée par l’artiste peintre américain Bernard Pfriem qui tomba amoureux de la région, de Lacoste et de ses habitants, reprise depuis 2002 par le Savannah College of Art and Design, une université américaine d’enseignement des arts située en Géorgie et depuis 2012 à Hong-Kong.
Aujourd’hui, le campus à Lacoste accueille chaque trimestre plus de 80 étudiants, en session de 8 semaines, pour étudier les arts plastiques, l’architecture, la photographie… et de nombreux artistes y exposent dans les galeries aménagées dans la rue Saint Trophime.
Récompensé par l’Unesco pour son travail en conservation du patrimoine, SCAD a rénové de nombreux bâtiments emblématiques dans le village.
Plus haut, à votre gauche, on devine un superbe portail roman en plein cintre dont les décors ornant le larmier ont été démaigris. La belle facture de cette pièce désigne le rang social élevé du propriétaire possédant sa demeure à proximité de l’entrée du village.
- Le Beffroi orné de son Campanile
Continuez jusqu’au Beffroi (1550), en longeant les façades du XVIème siècle d’inspiration encore médiévale, et des jardins créés à l’emplacement de maisons détruites.
Recouronné d’un Campanile à une époque récente, le Beffroi marque l’entrée de l’espace seigneurial, le noyau castral. Protégée par sa propre enceinte, l’aire est vaste et contient autour du Château des terrasses et des fosses en partie déblayées au XXème siècle.
Prendre la ruelle sous le Campanile qui vous conduit à la table d’orientation puis au Château.
- Le Château
Le Château, restauré, conserve un aspect ruiniforme et son intérêt historique.
Au pied de la façade orientale du Château, les parties subsistant au nord sont les plus anciennes et correspondent à la phase médiévale du roman tardif.
On peut encore discerner l’entrée d’origine remaniée par l’accès actuel.
Cet accès était protégé en hauteur par un dispositif arasé et accessible à partir d’une rampe taillé dans la roche.
La haute façade contient des sous bassement anciens mais doit être daté des XV-XVIème siècle et résulte des extensions diverses mentionnées par les textes entre 1406 et 1559.
A l’extérieur sud la haute tour a été édifiée en 1613 par Claude de Simiane sur les ruines d’une tour ronde.
L’ensemble a subi des améliorations conduites à partir de 1765 par le Marquis de Sade.
Du côté de la plateforme, où est la courtine a été totalement reconstruite au XXème siècle sur les vestiges médiévaux conservés au niveau du portail.
Les douves protègent l’accès au site qui mène à une avant cour puis à la partie résidentielle du Château.
Le contournement par la façade ouest permet d’apprécier la qualité de l’enceinte du village adossée au périmètre castral et animée d’archers et d’une élégante tour d’angle.
De cet endroit, un panorama imprenable sur le Ventoux, le Luberon et les villages perchés s’offre à vous….
Dans la plaine, admirez un des fleurons de ce territoire d’exception : Maison Basse, ancienne hostellerie et carrosserie du Château.
- Le Portail des Chèvres
Descendez par le chemin emprunté sous le Campanile et poursuivez votre ascension jusqu’au Portail des Chèvres (XIV-XVème siècle) qui ouvre au sud et constitue l’entrée haute du village.
Cet accès intègre encore des parties anciennes mais a été recomposé au XVIème siècle comme l’indique la tour ronde munie de bouches à feu.
- La Rue du Four
Revenez sur vos pas et continuez vers la rue du Four en passant à nouveau devant le Campanile puis tournez à droite au coin de l’ancienne boulangerie vers la place de la Mairie avec au passage plusieurs maisons du XVIème siècle dont l’organisation interne a en partie subsistée.
- Le Temple
Avancez-vous jusqu’au Temple (XIXème siècle) devenu salle des fêtes et salle des associations, à 200m en remontant le long de la route. Sur la façade, un panneau retrace l’histoire des Vaudois dans la région.
- La Rue Basse
Revenez par la rue Basse, vers la place de l’Ancien Temple, également maison commune. Il fut détruit sur ordre de Louis XIV en juillet 1665.
De cette place, vous avez à nouveau une vue exceptionnelle sur la Plaine.
Ce paysage présente l’avantage de livrer une image conforme à une réalité historique vieille de plusieurs siècles et dont l’organisation humaine et économique reste visible.
Au-delà et sur votre droite, des passages privés descendent sous les anciens remparts (XIVème siècle).
L’un d’eux possède une magnifique entrée d’époque romane surmontée d’un larmier décoratif. Cette porte noble se caractérise par ses claveaux originaux à crossettes qui rappellent les exemplaires du Fort de Buoux et du Vieil Oppède.
Enfin, laissez-vous guider par votre propre curiosité
A découvrir, à visiter, à voir…
- Le Château
- Les remparts (XIVème siècle)
- Portail de la Garde (XIV-XVème siècle)
- Portail des Chèvres (XIV-XVème siècle)
- Beffroi (1550)
- Eglise Saint-Trophime (XII-XIIIème siècle)
- Calvaires
- Temple (XIXème siècle)
- Lavoirs
- Place de l’Eglise
- Place de l’ancien Temple
- Rue Basse
- Rue Saint-Trophime
- Rue du Four
- Café de France (XIXème siècle)